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Retour aux origines [Alan & Burna]

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Alan
Alan
Légendaire Super Saumon Sauvage.
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Mer 15 Aoû - 9:36
Alan
En ces temps troubles, rester cantonné à Hatary et Daein n'était plus une solution. Le pauvre épéiste, qui pensait avoir enfin laissé sa carrière de mercenaire derrière lui, n'a pas vraiment eu le temps de raccrocher les armes. Le monde devenait sombre et fou. Famine, maladie, régents qui perdaient la vie, guerres et morts. L'on se croirait dans ce futur d'où provenaient les visiteurs du futur, mais en pire. Rester inactif et attendre la mort ? Pas question ! Non sans s'être assuré que Kwendal et leurs enfants aient les moyens de fuir le moindre problème, Alan reprit les armes et s'en alla faire sa propre enquête. Cela signifiait quitter les siens, une fois encore...

Cela signifiait peut-être ne jamais revenir, évidemment...

Après de nombreux jours de marche, le voici à Serenes. Son premier havre de paix, là où il a rencontré Kwendal, là où ils sont tombés amoureux, là où il a cru tout perdre. La forêt dégageait toujours cet air de sérénité qui l'avait tant charmé fut un temps.

Alors pourquoi être revenu ici ? Pas dans le cadre de l'enquête, à dire vrai. Il voulait simplement revenir ici une dernière fois et se souvenir, peut-être récupéré quelques babioles qu'il a laissé sur place après la « mort » de Kwendal, si tant est qu'il reste quelque chose de valeur ou d'utile ici... en deux ans, il était plus que probable que les charognards soient déjà passés et aient raflé ce qui pouvait l'être.

C'est ainsi que le mercenaire se retrouva face à cette cabane délabrée... dire qu'il avait passé du temps à la retaper à l'époque, là voilà de nouveau poussiéreuse. La mousse avait déjà commencé à se former sur les murs de bois. La mélancolie passée, il poussa la porte et replongea dans son petit monde passé.

Il s'en était passé des choses, ici... il y avait même encore cette fichue tâche de sang qu'il n'a su enlever, restes d'un noble qu'il a exécuté voilà déjà plusieurs années, à l'époque où le « tueur de nobles » sévissait encore. Le bois l'avait absorbé et ne le rendrait pas. Dans la demeure poussiéreuse se trouvait encore un lit, une table et quelques chaises et des étagères vidées à l'arrache. Le vieux chaudron siégeait encore dans l'âtre d'une cheminée, avec de la poussière pour tout contenu. Le guerrier explora la demeure... comme il le pensait, il ne restait rien. Il avait pris tout ce qu'il pouvait et serait nécessaire à l'époque, les larrons auront pris le reste, si tant est que ça aie de la valeur ou de l'utilité. Hormis des couverts en bois et le chaudron, il n'y avait donc plus rien...

Alan attrapa un tabouret et le traîna dehors, juste devant une pierre tombale aux inscriptions effacées par le temps. Il l'avait érigée pour Kwendal à l'époque, avant qu'il ne s'avère qu'elle était finalement vivante... comment elle avait survécu ? Longue histoire qui n'avait plus aucune importance aujourd'hui, de toute façon. Évacuant la poussière, il s'installa dessus et tira une lanière de viande séchée de son sac ainsi que son outre d'eau afin de se rassasier. Sa prochaine étape sera Sienne, encore dévastée de l'attaque d'un puissant guerrier capable de ramener les morts à la vie ;;. toujours un bon début pour recueillir quelques témoignages. Il ne doutait pas que Kira aura été là bien avant lui... rattraper sa fille serait une bonne idée, tiens, mais où se trouvait-elle aujourd'hui ? Il l'ignorait.
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Mer 15 Aoû - 13:05
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L'art de se compliquer les choses. C'était une sorte de Don dont disposait Burnagore. Il était, bien malgré lui, incapable de s'en séparer. La vie est toujours plus simple quand il tranche et quand il laisse couler le sang dans son sillage... mais non : il avait fallu qu'il se coltine une gamine à la mine abattue après l'avoir sauvée d'un foutu fauve réanimé. Celle-ci en avait vu des vertes et des pas mûres au cours de ces derniers jours, certes, mais pas autant que le Vengeur tout au long de son existence. Et vu comme c'était parti, sans doute que si Burnagore continuait à se la traîner dans les pattes la mioche n'allait pas tarder à se noyer la tête dans le sang des prochaines victimes de son sinistre protecteur.
Je te le répète : tu es encore trop fleur bleue.
Elle continuait de l'emmerder, cette foutue voix malsaine dans sa tête ! Oui, la garce essayait tant bien que mal de réanimer ses pulsions meurtrières. Un bon coup d'étrier et le cheval de la Vengeance repartirait sans doute au galop, qu'elle s'imaginait...
Regarde-toi ! à tenir la main d'une misérable gamine comme si elle était ta fille... Dis-moi, Ange de la Mort : que ressens-tu actuellement ? Ton cœur est-il gonflé de fierté ? Te sens-tu... apaisé ? Conneries ! Tu ne ressens rien. Pas même la chaleur de sa main.
Continuant d'évoluer en silence dans les bois sombres, Burnagore restait enfermé dans son mutisme. Il se contentait de serrer les dents et d'essayer d'ignorer les invectives de son Ka.
La vermine qui lui rongeait l'âme disait vrai : il ne ressentait rien, et ne ressentirait plus rien tant que sa lame ensorcelée n'aura pas trempé dans le sang. Celui de la vengeance le rendrait sans doute deux fois plus vivant qu'il ne l'espérait. Morbide destinée que voici.
Il osa un regard en direction de Gwendolyne, la tête de linotte dont il s'était imposé la responsabilité.
Qu'est-ce que j'ai foutu ? Je ne suis pas fait pour défendre. Je ne suis plus bon qu'à tuer, tuer et tuer encore ! La vie des autres ne doit pas m'intéresser. Je n'aurais pas dû m'attacher. Cette gamine... n'aurait jamais dû m'approcher.
Il détourna ses yeux de prédateur au moment où la petite, le regard morne, leva les siens sur lui.
Non. Je suis le seul fautif ! J'ai baissé ma garde et mon insupportable gentillesse à émoussé le tranchant de ma lame. Peut-être aurait-il mieux fallu que cette petite périsse avec les siens ? En ma compagnie, elle n'a pas d'avenir.
Aurais-tu enfin compris ? Tu n'as fait que prolonger son supplice. Les images de ses parents occis continuent de la hanter et continueront de la hanter toute sa vie durant ! Tu es bien placé pour le savoir, Vengeur. Très bien placé...
Burnagore secoua la tête. Tout ceci n'arrangeait rien à sa situation. Bien au contraire ! tout ceci retardait ses projets.
Voulant paraître le plus impassible possible, il coula un regard discret à la gamine avant de regarder droit devant lui. Il s'arrêta et la petite fille fut bien obligée à faire de même.
Devant ses yeux, entourée par les arbres, se dressait les vestiges d'une cahute. Une maison à fortiori abandonnée par son ancien propriétaire, et probablement pillée depuis belle lurette par la lie de l’humanité comme la détestait tant le Mercenaire Sanguinaire.
C'est toujours mieux que rien, je présume...
Il ne fit pas mine de se tourner vers la gamine pour lui faire part de ces consignes :

- Reste en retrait, mais ne t'évapore pas dans le paysage. N'oublie pas : deux bons mètres de distance. Au cas où je dois dégainer. Tu sais pourquoi.

Toujours aussi chiant de se répéter. Même si Burnagore commençait à se dire que ça ne servait plus à grand-chose : la gamine apprenait vite et, jusqu’ici, ne l'avait jamais contredit. Elle ne parlait plus beaucoup. Elle ne le regardait pas beaucoup non plus, d'ailleurs.
C'est souvent le cas quand on a la malchance d'entrapercevoir le côté sombre du Vengeur. Ça ne pardonne jamais et ça change la vision que le autres se font de lui.
Burnagore avançait à pas feutrés et fit méticuleusement le tour de la cabane. Il avait bel et bien prévu de la fouiller de fond en comble. Mais ça c'était avant de tomber sur un inconnu installé peinard sur un tabouret, non loin d'une pierre tombale, occupé à grignoter une bande de viande pas consistante pour un sous et à se rincer le gosier avec une outre.
Le Vengeur ne fit pas mine de tirer l'un de ses Ignifers. Au lieu de ça, il avait amené discrètement une main sur le fourreau de l'un d'entre-eux...
Combattre un gars sorti de nulle part sous les yeux de la petite n'avait rien d’excitant. Elle choisirait de se faire la malle et Burnagore devrait, à contrecœur, repartir à sa recherche...
Une perte de temps à anticiper.
Putain de vie de merde.
Et son Ka se mit à rire - d'un rire moqueur, bien sûr, histoire de lui rappeler les conséquences de sa dernière faute.

- ...Cet endroit t'appartient-il ? s'enquit le Vengeur en indiquant d'un geste la cabane.

Drôle d'endroit pour se sustenter. On aurait pu trouver mieux, car l'homme se tenait assis devant ce qui ressemblait fort à une pierre tombale. La vision de cet élément du décor fit remonter des souvenirs désagréables à la surface de la conscience de Burnagore.
Avec un brin d'hésitation, il décocha une brève œillade par-dessus son épaule. Comme escompté, Gwendolyne se tenait derrière lui, à deux bons mètres de distance. Elle avait l'air un peu nerveuse à se frotter les mains comme ça. Ses yeux bleu fatigués jonglaient entre l'inconnu et la nourriture qu'il ingurgitait...
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Alan
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Mer 15 Aoû - 16:29
Alan
Il n'a rien demandé à personne, il ne voulait rien sinon la paix le temps d'un repas... et finalement... le voilà face à un inconnu qui l'abordait... encore une fois, un bel inconnu fort excentrique.

Cheveux roux, balafres, visage taillé à coups de burins et gigantesque lame sur le dos... tiens, ça lui rappelait quelqu'un, un certain Kerorian... mais bon, c'était clairement pas lui... tant mieux ?

Alan toisait donc l'inconnu qui s'approchait de lui, de façon pas franchement avenante... eh ben, quelle façon abrupte de dire bonjour. Le guerrier se releva en posant son outre, lanière de viande pendouillant entre ses dents alors qu'il la mastiquait. Mieux valait être prêt à se défendre, vu comment l'autre l'abordait.


« ...Cet endroit t'appartient-il ? »

L'inconnu désignait son ancienne demeure d'un geste. Le mercenaire termina de mastiquer son bout de viande avant de finalement répondre.

« Elle l'est, oui enfin, elle l'était... J'y ai vécu pendant un temps. Aujourd'hui, c'est plus une résidence secondaire qu'autre chose. Si vous espériez y trouver quelque chose, il ne reste que les meubles, quelques couverts en bois et une marmite poussiéreuse... »

Et pourquoi cette question ? Qu'est-ce que cet homme voulait à une cabane en sale état ?

« Pourquoi, vous voulez l'acheter ? Je préviens, c'est pas vraiment l'endroit idéal où se poser par les temps qui courent... en plus, il y a une trace de sang que j'ai pas réussi à enlever... »

Si c'était le cas, il serait bon que son interlocuteur adopte une attitude moins agressive. Alan était prêt à se défendre, aux aguets. Oh, il n'y avait – à priori – aucune attitude belliciste chez l'autre, mais... ben on ne pouvait pas faire confiance à grand monde, en particulier dans une forêt déserte. Qui sait, cet homme était peut-être un bandit ? Bref, prudence était de mise. Qui sait, il n'était pas seul si ça se trouvait.
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Jeu 16 Aoû - 23:33
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Bonne nouvelle : Burnagore n'était pas tombé sur une tête de con. Et par tête de con, il entendait "bandit et autres joyeusetés du même acabit". C'était peut-être un peu tôt pour conclure sur pareille hypothèse, mais l'idée que l'ex-Mercenaire se faisait de son interlocuteur allait sans doute faire en sorte qu'il se montre un peu plus poli avec lui.

- Un toit à peine salubre, certes. Mais un toit tout à fait exploitable quand les circonstances sont particulières, répondit-il d'un ton plus bas, en orientant notamment ses pensées sur la faible créature qui le suivait depuis quelques heures déjà.

Il doutait fort que la gamine supporte de passer ne serait-ce qu'une nuit à la belle étoile en sachant ses défunts parents susceptibles d'être partis à ses trousses pour en faire leur repas. Elle allait en faire des cauchemars, forcément. Et cette vision allait soulever des émotions dans le cœur du Vengeur que celui-ci se refusait de voir affluer.
Il faut absolument que je trouve un moyen de m'en débarrasser sans que je donne raison à la chose qui me hante.
Sacré challenge.
Il n'invita pas tout de suite la gamine à le rejoindre. L'homme avec qui il conversait le questionnait. A raison. Rien qu'en posant les yeux sur Burnagore, seul un fou lui proposerait le gîte. Tout sur lui exhalait le danger : son armement, ses vêtements et... même sa tronche.
Le dernier élément n'était pas vraiment de sa faute, et esquisser un sourire dans un moment pareil allait sans doute le faire passer pour un foutu psychopathe.
Burnagore préférait de loin rester de marbre et répondre posément aux interrogations qui lui étaient destinées.

- Je n'ai pas le luxe de chipoter et je ne compte pas y aller par quatre chemins : j'ai une gosse sur les bras, fit-il en indiquant la concerné d'un mouvement de tête. Elle a passé une journée qu'on peut aisément qualifier de "merdique". Des parents tués, puis réanimés. Ses proches, tous liquidés sans distinction. Son village, anéanti. Son petit monde s'est effondré, et je ne serais pas étonné de la voir sombrer davantage. Une nuit à la belle étoile pourrait avoir raison... de sa raison.

C'était comme si la Faucheuse tournait autour de la gamine pour la narguer. Ce jusqu'à ce qu'une autre occasion, qui lui permette d'ajouter une âme à son escarcelle, se présente à elle. En regardant la fillette, en croisant son regard chargé de tristesse et de désespoir, Burnagore arrivait à s'imaginer le spectre de La Mort danser derrière sa petite silhouette d'enfant...
Tsss.
Il détourna les yeux de ce spectacle macabre pour revenir à la réalité où siégeait son interlocuteur.

- Je ne compte pas t'acheter cette cabane, et je ne pense pas qu'il existe d'endroit idéal où "se poser par les temps qui courent". Tu veux mon avis ? Nul n'est à l'abri. Le sang coule en cascade et les morts rampent. L'ordre des choses a été bafoué... Il ponctua ce fait avéré par un soupir déconfit, avant de reprendre en regardant son homologue droit dans les yeux : Mais un semblant de paix, rien qu'une nuit sous un toit comme celui-ci, rendra peut-être cette fille un peu moins morose. Donne-moi ton prix et je te le payerai. Par les temps qui courent, j'imagine que tout le monde a besoin de quoi continuer à subsister.

La trace de sang ? Un détail qu'il éludait volontairement. Burnagore trouvera bien quelque chose pour la dissimuler aux yeux de la gamine. Comme sa cape, par exemple. Même si ladite cape avait l'air tout aussi sinistre...
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Alan
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Ven 17 Aoû - 12:52
Alan
Bon, son interlocuteur avait tout du mec peu recommandable... en tout cas, en apparence. Sa tête était clairement celle d'un bandit bien cliché. Cela étant dit... on ne pouvait pas toujours juger quelqu'un sur son apparence, ça ne serait pas raisonnable.

Cela étant, la réponse à la question d'Alan allait avoir quelque chose de... surprenant.


« Je n'ai pas le luxe de chipoter et je ne compte pas y aller par quatre chemins : j'ai une gosse sur les bras. Elle a passé une journée qu'on peut aisément qualifier de "merdique". Des parents tués, puis réanimés. Ses proches, tous liquidés sans distinction. Son village, anéanti. Son petit monde s'est effondré, et je ne serais pas étonné de la voir sombrer davantage. Une nuit à la belle étoile pourrait avoir raison... de sa raison. »

Le balafré indiqua alors une enfant à l'écart et Alan fronça les sourcils. Une victime de la folie de ce monde... pauvre enfant, elle a du en voir des vertes et des pas mures... il y avait vraiment de quoi la plaindre.

« - Je ne compte pas t'acheter cette cabane, et je ne pense pas qu'il existe d'endroit idéal où "se poser par les temps qui courent". Tu veux mon avis ? Nul n'est à l'abri. Le sang coule en cascade et les morts rampent. L'ordre des choses a été bafoué... Mais un semblant de paix, rien qu'une nuit sous un toit comme celui-ci, rendra peut-être cette fille un peu moins morose. Donne-moi ton prix et je te le payerai. Par les temps qui courent, j'imagine que tout le monde a besoin de quoi continuer à subsister. »

Allons bon... Alan secoua la tête en écoutant le monologue du jeune homme.

« Voilà le deal : je vous laisse passer la nuit ici si tu te charges du repas. Je dois avoir encore un peu de nourriture comestible ou bien tu peux chasser le gibier dans la forêt, à ta guise. Je vais pas te faire payer de l'argent alors qu'une pauvre enfant a passé un mauvais moment... le monde devient fou mais j'ai encore un minimum le sens de l'hospitalité. Je vais rester ici cette nuit. L'histoire qu'a pu subir cette pauvre enfant m'intrigue. »

On parle de plus en plus de morts vivants en ce moment, c'était clairement lié à cette folie qui gangrenait de plus en plus le monde. Alan n'a pas encore eu la « chance » d'y faire face, mais qui sait... ça pourrait lui tomber dessus au moment où il s'y attendra le moins.

« Cela étant dit... elle n'est pas vraiment en âge de vadrouiller et de suivre une personne visiblement versé dans l'art de la guerre... je te recommanderais de lui trouver un lieu plus adapté à sa condition... un orphelinat, peut-être ? »

Quelle idée d'embarquer des enfants dans ses pérégrinations... bon ok, c'était hypocrite de la part de l'ancien mercenaire de dire ça, alors qu'il a trimballé ses enfants dans un voyage de près de 2 ans avant d’atterrir à Hatary, mais bon... il était hors de question qu'il abandonne ses enfants !
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Lun 20 Aoû - 21:00
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Bien. Très bien, même ! Burnagore ne pouvait pas espérer mieux de la part de son... hôte ? Le deal que ce dernier venait de lui proposer était dans ses cordes.
Chasser lui était plutôt familier, étant donné que le Vengeur avait appris le métier en compagnie de Bladen - un homme solitaire qui lui avait sauvé la vie suite à sa chute parmi les innombrables traitres de l'Ordre de la Lame. Ce même homme lui avait d'ailleurs permis de s'initier au maniement de l'épée de la main gauche, avec pour objectif premier non pas de chasser du gibier mais plutôt de découper du traître.
La vengeance. Toujours la vengeance... en lui, elle brûlait si fort depuis ce jour maudit !
Burnagore n'eut pas à refréner sa colère, celle-ci n'ayant nullement crevé la surface de sa conscience blessée. Ses pensées, nostalgiques, venaient plutôt de se braquer vers son mentor aussi bien en matière de chasse que de survie. A tel point qu'il en perdit presque le fil de la discussion, pour au final se ressaisir à temps et parvenir à capter les dernières paroles de son interlocuteur.
Il allait être obligé de confier la gamine à cet inconnu dont il ignorait tout jusqu'au nom...
Celui-ci n'en avait d'ailleurs pas fini et Burnagore devait bien admettre que ces remarques étaient avisées.
Pour la plupart. Pas toutes.
L'ex-mercenaire fit volte-face pour rejoindre Gwendolyne, qui avait comme les pieds enracinés au sol. Ses grands yeux bleus l'observaient avec un mélange de crainte, de respect et de lointaine reconnaissance. Burnagore y lisait davantage de la peur, qui s'était d'ailleurs substituée à son abattement. Il se refusa d'esquisser tout sourire rassurant que ce fût, car l’interprétation que s'en ferait aussi bien l'homme que la gamine pourrait différer de façon radicale.
Sa balafre à la joue ne lui rendait absolument pas service...

- La déposer en lieu sûr est mon vœu le plus cher...

Menteur.
Burnagore parut légèrement décontenancé par cette voix lugubre qui trottait dangereusement dans sa tête. Il entreprit de continuer de parler bien malgré cet handicap...
Cesse de te voiler la face ! Le sort de cette gamine t'importe peu. C'est te faire des illusions que de croire le contraire.
Le visage du Vengeur se contracta. Son locuteur ne pouvait pas le voir car, dans sa folie passagère, le tourmenté se tenait de dos par rapport à lui. En revanche, la fille, elle, ne manquait rien de cet effrayant spectacle. Les tremblements commençaient à la gagner.
Burnagore posa son regard de fauve sur Gwendolyne et reprit :

- ...Mais existe-t-il ne serait-ce qu'un orphelinat susceptible de la recueillir ET de la protéger des morts ? J'aimerais sincèrement trouver un lieu qui réponde à ces deux critères.

Oh, oui ! Quel acteur. Et quel lâche, surtout !
Burnagore se figea, les poings crispés et les mâchoires serrées, et se mit à contempler, les yeux arrondis, un point fixe dans le vide.
Un lâche ? Lui ?
Tu te sers de la gamine comme d'un bouclier. Tu as peur de ce que tu es. Tu as peur de ce que je suis et... tu as peur de ce que nous pourrions faire, unis par la haine qui te ronge !
En sa compagnie, tu t'imagines, à tort, pouvoir contenir durablement tes pulsions meurtrières.

Il ne savait que dire de plus, foudroyé par cet éclair de génie maléfique comme il était. Oui, Burnagore craignait par-dessus que son Ka dise vrai ! Il le savait, après tout. Protéger ne faisait plus partie de ses compétences.
Au fond de lui, il refusait simplement d'y croire. Le déni demeurait bel et bien présent...
Tch !

- Marché conclu, lâcha le Vengeur en continuant son chemin, alors que la gamine, angoissée par la tournure des évènements, jonglait du regard entre lui et l'inconnu. Je te confie la petite. Veille sur elle comme s'il s'agissait de ta petite sœur.

Mais ne fais pas comme moi. Surtout pas. N'échoue pas. Je ne pourrais pas te le pardonner... comme je ne pourrai pas me le pardonner moi-même, brûlait-il d'envie d'ajouter, ses pensées maintenant tournées vers sa sœurette.

- Et je m'appelle Burnagore, dit-il en adressant un regard au bretteur par-dessus son épaule. Il baissa son œil visible et balafré sur la petite et enchaîna : Au cas où tu ne parviens pas à lui soutirer son nom, elle, elle s'appelle Gwendolyne. Bon courage, et à sous peu.

Il disparut dans les bois, laissant dans son sillage une gamine pétrie d'hésitation, qui ne savait plus du tout où se mettre... mais qui osait tout de même quelques coups d’œil timide en direction du maître des lieux.
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Alan
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Dim 26 Aoû - 10:47
Alan
Hélas, mille fois hélas, la réponse de l'inconnu à sa remarque était vraie : il n'y avait plus vraiment de lieu sur par les temps qui courraient. Aucun orphelinat au monde ne savait protéger leurs hôtes d'une menace locale et les milices avaient bien du mal à s'occuper de ces fameux revenants. Il n'y avait qu'à regarder l'état des lieux où ils ont sévi à ce jour. Et si encore il n'y avaient que les morts vivants. Toutes les calamités étaient dangereuses, au point que même Alan ne pouvait s'empêcher de se ronger les sangs pour sa femme et ses enfants. Il s'en est allé et les laissaient donc sans sa protection – pour ce qu'elle valait – mais n'a pas non plus pris aucune mesure avant de partir. Il avait aménagé un lieu sur loin de la ville où Kwendal devra se rendre à la moindre alerte, en embarquant les enfants, et y a déposé de la nourriture séchée et des réserves d'eau. Le temps que la tempête passe, elle y sera à l'abri sous réserve de ne pas avoir été suivie. Il avait pleinement confiance en sa femme. Elle n'était peut-être plus capable de se changer en dragonne, mais sa magie restait relativement redoutable... c'était la mère de Kira, après tout. Ce n'est pas d'Alan que la folle furieuse du futur a hérité d'un tel potentiel magique.

Partant de ce postulat, Alan aurait pu lui dire de se rendre chez lui et de confier la gamine à sa femme mais... non... mieux valait être précautionneux. Il ne connaissait ni d'Eve ni d'Adam à cet homme... et bon, il savait que même les enfants pouvaient être dangereux : l'innocence de la jeunesse rendait les petits très faciles à éduquer, et pas forcément à des fins enviables. Altérez leur notion de vie et de mort avec quelques mots, apprenez leur à manier une lame, et vous en faites les tueurs les plus redoutables qui soient.

S'il n'y avait pas de danger pour ses proches, Alan aurait pris le risque mais... non. Pas question, pas sans être certain que cette enfant serait un danger... et même encore, il n'aurait pas conduit l'inconnu chez lui. Il y a eu assez d'une catastrophe rousse en son foyer ces derniers temps.


« Marché conclu. Je te confie la petite. Veille sur elle comme s'il s'agissait de ta petite sœur. »

Le marché était conclu : un repas contre un endroit où dormir ce soir. Bien. Alan observa la jeune fille, lui adressant un sourire avenant.

« Et je m'appelle Burnagore. Au cas où tu ne parviens pas à lui soutirer son nom, elle, elle s'appelle Gwendolyne. Bon courage, et à sous peu.
- Moi, c'est Alan. A tout à l'heure. »

En espérant qu'il ne disparaisse pas pour de bons et ne lui laisse pas la mioche dans les pattes. Alan n'avait clairement pas besoin de ça... revenir chez lui avec pour seule nouvelle une enfant qu'il va devoir confier à sa femme... nan, elle avait bien assez de trois bouches à nourrir en plus de la sienne, insatiable dragonne qu'elle était.

Alan rangea donc ce qu'il avait en main et se saisit d'un bout de bois ainsi que d'un couteau, commençant à sculpter quelque chose dedans. Il n'avait clairement pas le talent d'un véritable artisan mais... le temps d'occuper la gamine, ça sera suffisant. Commençant son travail, il jeta un œil à la petite.


« Ne t'en fais pas, je ne vais pas te faire de mal. Tu peux t'approcher. Et si tu as faim ou soif, n'hésite pas, j'ai ce qu'il faut en attendant que Mr Burnagore revienne. »

En continuant son travail de sculpteur, il gardait une certaine vigilance vis à vis de l'enfant. Elle était temporairement sous sa responsabilité, donc il allait faire bien attention à ce qu'elle ne s'enfuie pas. Clairement, la petite était traumatisée... tu m'étonnes, à être collée à un homme aux traits aussi effrayant... autant Alan ne jugeait pas quelqu'un à sa simple trogne, autant un enfant y verrait d'emblée un monstre.

Chaque coup de lame taillait un peu plus le bois dont les traits allaient petit à petit prendre l'effigie d'une sculpture en bois tout ce qu'il y a de plus grossier, dépeignant un animal à quatre pattes... chien ? Chat ? Loup ? Si encore Alan savait bien tailler, on pourrait le deviner sans avoir à lui demander...
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Dim 26 Aoû - 13:01
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Si la petite scrutait Alan par intermittences, Gwendolyen jetait aussi souvent des regards en arrière, là où son sinistre protecteur venait de disparaître. Elle ne pouvait pas s'empêcher d'être inquiète - plus pour elle que pour l'épéiste balafré.
Cet homme à la tignasse rousse lui faisait peur... ou plutôt cet homme lui faisait VRAIMENT peur quand sa lame était à l’œuvre, dégainée et recouverte de sang de la pointe jusqu'à la garde. La première fois qu'elle était venu le voir dans son village, mue par une curiosité enfantine et innocente alors qu'il s’entraînait au maniement de l'épée, il ne lui était pas apparu aussi ténébreux. Non, ce jour-là, il avait même eu l'air contrarié, en proie à de terribles tourments !
 C'était un peu comme si quelque chose au fond de lui réclamait de l'aide, ou ne serait-ce qu'une toute petite attention extérieure pour l'empêcher de basculer totalement dans les ténèbres de son inextricable folie. Gwendolyne était apparemment la seule à avoir entendu cette "voix", car tous les autres villageois - y compris sa mère - avaient pris soin de garder leur distance avec le balafré.
La gamine blonde sursauta quand le dénommé Alan prit la parole.
Ce dernier essayait de la rassurer, mais le fait de le voir ranger ce qu'il tenait en main pour s'emparer d'une lame commença à la saisir d'effroi.
Après avoir vu Burnagore manier sa lame exagérément longue face au Laguz loup, après l'avoir vu littéralement arracher la tête de la bête corrompue de la sorte... le simple fait de poser les yeux sur un morceau de métal aussi petit soit-il pouvait facilement lui donner des hauts-le-cœur.
Son petit village paisible, son havre de paix délicieusement reposant, lui paraissait si lointain, désormais...
Le bretteur la surveillait toujours. Gwendolyne n'avait même pas besoin de lever les yeux sur lui pour sentir son regard peser sur ses maigres épaules.
Lentement, alors qu'elle aperçut enfin le morceau de bois qu'il tenait dans son autre main, elle osa un pas, puis un autre et ainsi de suite, au rythme des petits coups de couteau d'Alan sur le bois. Quelque chose de vaguement quadrupède prenait forme sur le morceau de bois taillé. Il y avait cependant encore matière à sculpter. Et c'était l'occasion à saisir pour la gamine, car continuer de se taire ne la réussissait pas vraiment...
Par contre, même si son hôte le lui avait proposé clairement, Gwendolyne n'osait pas piocher dans ses petites rations de survie. Elle espérait très fort que son ventre ne la trahisse pas avec un grognement sonore alors qu'elle se tenait maintenait à côté du sculpteur en herbe.

- ...C'est quoi ? laissa-t-elle échapper en posant ses yeux bleu azur sur l'objet de sa curiosité. Un... loup ?

De nouveau cet horrible frisson, suivi d'un flashback tout aussi horripilant !
Elle le voyait encore dan son esprit, le loup corrompu à ses trousses qui avait ouvert en grand ses mâchoires putrides. Puis une micro-seconde plus tard, alors qu'elle était en train de crier à l'aide, elle l'avait vu, lui, l'Oiseau de Sang, fendre l'air avec sa lame noire plus dentelée encore que la gueule du Laguz !
En réalité, elle n'avait pas eu le temps de voir grand-chose, sinon un éclair rouge-sombre, lui-même parcouru de volutes d'un éclat sanglant... ainsi que ce sourire. Ce rictus de dément, inoubliable, fiché sur les lèvres fendues du bretteur !
S'en était suivi ce bruit de chair - totalement écœurant - déchirée sur toute sa longueur. Et enfin la vision ultime de la bête complètement décalottée, au point qu'il avait été possible de voir sa cervelle labourée se vider de sa matière grise, juste avant que le tas de fourrure et de chair molle ne se couche au sol comme un chien bien dressé.
Gwendolyne tremblait de tous ses membres, mais ce n'était pas à cause du froid...

C'était on ne peut plus libérateur de s'acquitter de la garde de l'enfant, même momentanément. Cette ambiance forestière, accompagnée de ce sentiment de solitude bienfaiteur, rappelait de sombres souvenirs au Vengeur. Ha ! Il les avait sillonné nombre de fois, ces fameux bois. Et il en avait tué, des salopards avide dont la tête avait été justement mise à prix par les autochtones. Bon... il en avait aussi tué, des commanditaires véreux qui ne s'étaient pas gêné pour essayer de la lui mettre à l'envers une fois la sanglante besogne accomplie.
Une fois à bonne portée de la cabane, enfoncé dans les bois lugubres, il promena son regard de prédateur partout autour de lui - sur les arbres, le sol, le long des buissons - en quête d'empreintes fraîches.
Mais aujourd'hui, il n'est pas question de chasser des hommes. Aujourd'hui, je chasse du vrai gibier. De la viande à consommer, ni plus ni moins. La responsabilité qui m'incombe est... un peu plus saine que d'habitude.
Burnagore y croyait presque. Tout le contraire de son Ka qui, pour l'heure, sommeillait en lui.
En réalité, brandir ses Ignifer le démangeait depuis qu'il avait secouru la petite. Avoir fui devant le groupuscule de revenants pour préserver une vie aussi infime l'avait quelque peu frustré. Il n'aurait su dire s'il s'en était vraiment voulu d'avoir agi ainsi, contrairement à sa sombre personnalité qui n'avait de cesse de l'en blâmer.
Je suis plus confus encore que ma propre folie.
Il continua ses recherches, toujours dans un silence de mort, les semelles de ses bottes produisant le minimum syndical de bruits afin de ne pas alerter les bestiaux du coin de sa dangereuse présence.
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Alan
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Mar 28 Aoû - 7:59
Alan
Fatalement, comme la petite Gwendolyn ne connaissait pas Alan – et vu qu'elle sortait d'un épisode fort traumatisant selon son garde du corps de fortune – il fallut un certain temps avant qu'elle ne trouve le courage de l'approcher, même si la fabrication du jouet devait y être pour quelque chose.

« ...C'est quoi ? Un... loup ? »

... bon, il avait encore du travail avant de réussir à faire quelque chose qui ressemble à ce qu'il avait l'intention de faire sans que les spectateurs ne se trompent. Cela dit, il ne se vexa pas et leva les yeux vers la petite en souriant... puis le sourire retomba quand il la vit trembler. Elle avait froid ? Non, par cette température, c'était impossible, sauf si... sauf si elle était malade.

Inquiet, Alan reposa couteau et figurine en bois même pas terminée et s'agenouilla devant la petite.


« Eh, ça va ? »

Dans son élan d'inquiétude, il posa doucement une main sur le front de l'enfant... non, pas de fièvre, à priori... alors d'où venaient ces tremblements ?

« Gwendolyn ? Comment tu te sens ? »

Il en faisait peut-être un peu trop mais... il avait actuellement la garde de l'enfant et si Burnagore revenait et trouvait la gamine dans un état lamentable et sans aucun début d'assistance médicale de la part d'Alan, il était possible qu'il nous fasse une Kerorianite aiguë... et Alan a déjà donné, de ce côté là. Manquer de perdre ses boyaux, ça allait une fois, pas deux !

Donc, pendant qu'il demandait à la petite comment il allait, il commençait déjà à préparer mentalement ses plans pour la suite... si elle disait qu'elle allait bien, il allait lui faire confiance mais malgré tout la garder un peu plus à l'oeil... dans le cas contraire, direction l'intérieur, il allait l'allonger sur le matelas, la couvrir avec sa couverture de voyage, décrasser la marmite et mettre de l'eau à bouillir pour préparer un bouillon. Si Burnagore revenait avec assez de viande, il pourra lui préparer un bouillon, il ne manquera que quelques herbes mais ses souvenirs de sa vie ici suffiraient à rapidement localiser quelles plantes aromatiques récupérer. En l'attendant, il restera à son chevet.
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Mar 28 Aoû - 22:50
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Gwendolyne mit un petit moment à recouvrer ses esprits. On aurait dit qu'elle s'était incidemment plongée dans une sorte de transe. Ses sombres et sanglantes réminiscences avaient d'ailleurs presque eu raison de son intégrité. Ce fut le contact de la main d'Alan contre son front qui la fit sortir de sa dangereuse torpeur. Elle n'avait pas du tout entendu la première phrase de son interlocuteur, tout le contraire de sa dernière question qui, elle, était des plus limpides.
La petite blonde fixa Alan de ses grands yeux bleus, qui ne trahissaient plus une peur aussi prononcée qu'il y avait à peine quelques secondes de cela.

- Je..., balbutia Gwendolyne. Je crois que je vais bien... que ça va mieux... que je...

Elle n'eut guère le temps de porter sa main à sa bouche, et à peine plus celui de se tourner vers les buissons. Le vomis qu'elle évacua de sa gorge manqua éclabousser le pauvre Alan.
Ce qui se trouvait à leurs pieds n'était pas beau à voir, ça non ! Mais ça l'était certainement beaucoup moins que les images du loup meurtri que conservait la gamine dans son esprit fichtrement retourné. Plus que la vision de la bête déchue et son prédateur aux yeux rouges, Gwendolyne souffrait de l'absence de ses parents, devenus non-morts à leur tour.
Elle n'osait pas en parler à Alan, ou n'en avait pas encore la force pour ce faire...

- Eurk... Dé-désolée.

Pas plus qu'elle n'osait s'essuyer la bouche d'un revers de manche.
Tout cela lui avait fait monter les larmes aux yeux. Larmes qu'elle arrivait de moins en moins à retenir... du moins jusqu'à ce que ses yeux horrifiés, qui allaient en s'élargissant, se furent posés sur une affreuse tache sombre dans le paysage.
A dix bons mètres de l'endroit où il s'étaient installés, un individu encapuchonné, les mains jointes sous les manches amples de sa toge rapiécée, les toisait avec grand appétit. Son sourire dévoilait une rangée de dents jaunes taillées en pointe.
Le visage terrifié de Gwendolyne prit une teinte cadavérique avant même qu'elle ne lève la main pour prévenir Alan qu'ils avaient de la visite.

- Aaah... aah !

Les mots ne voulaient pas sortir. Sa gorge était beaucoup trop serrée.
Ça, tandis qu'un cadavre ambulant rampait dans l'herbe, lentement mais sûrement, traînant sa carcasse à demi-décomposée avec ses moignons de doigts juste dans le dos du bretteur... Le mort avait contourné la cabane dans l'espoir morbide de goûter aux mollets de son propriétaire.


Il lui avait fallu de la patience et du temps pour mettre la main - ou disons plutôt carrément planter sa lame - sur un daim du coin. La bête, guère suffisamment alerte pour assurer sa propre survie, avait littéralement fini embrochée sur la lame rouge-sombre de Burnagore. Extirper son bijou de forgeron de la carcasse sans vie ne fut pas bien compliqué pour lui ; veiller à ce que le sang s'arrête de couler, peut-être un peu plus.
La bête ne bougeant plus d'un pouce, Burnagore commençait tout juste à ressentir d'agréables picotements dans ses extrémités. Tuer le revigorait ! Il ne lui restait plus que ça pour parvenir à ressentir. Tout de suite, le monde lui paraissait moins morne, davantage coloré...
Cette sensation, si on ne l'entretient pas, ne tarde jamais à s'éclipser. J'en suis maintenant dépendant...
La voix, sortit de sa mystérieuse torpeur, revint aussitôt à la charge :
Alors contente-toi de tuer, tout simplement ! Au lieu d'essayer de fuir ce que tu es devenu, tue. Sans relâche ! Tue, et tue encore ! Ce jusqu'à plus soif ! Tu verras... après quelques bons petites massacres, tu en seras transformé~
Les traits de son visage crispés, Burnagore, toujours l'arme au poing, fixait sa proie sans pour autant la voir. Il avait porté une main tremblante à son visage, là où sa balafre avait étrangement viré au rouge l'espace d'un court instant.
Ne... ne dis pas de conneries !
Alors qu'il n'était entouré que de longs arbres, seul dans la forêt, son esprit mystifié l'aperçut : cette espèce de feu-follet qui s'était mis à virevolter entre les obstacles. L'être fantastique disposait de traits humains. De traits humains mais aussi... d'une balafre identique à la sienne ! Brusquement, le visage enflammé de la créature s'était tourné vers lui pour lui adresser un sourire de démon.
C'était là reflet déformé de ce qu'il risquait bel et bien de devenir à force de jouer avec le feu.
Son Ka se jouait de lui, le narguait avec des illusions de son cru. Le fait qu'il ait rendu ses apparitions un peu plus rares n'arrangeait pas vraiment le Vengeur qui, jour après jour, devenait de plus en plus fou !
Peut-être bien que la solitude ne jouait pas en sa faveur...
Furieux, il fendit l'air de son sabre en beuglant :

- RAAAAAAH ! Fous-moi la PAAAAAAAAAIX !

Une nuée de corbeaux s'envola au moment où il avait poussé cet hurlement de rage ! Burnagore sursauta et projeta son regard en direction de la haute frondaison des arbres, là où s'étaient engouffrés les charognards.
Le bretteur s'était tu, songeur, alors que le silence était revenu...
Ils s'imaginaient probablement que j'allais partager ma pitance avec eux... comme autrefois, avec les restes humains que je laissais sur mon chemin.
Pas pour cette fois, saloperies !

Il se baissa pour ramasser son butin de chasse, mais se figea avant même de hisser la bête déchue sur son épaule. Du coin de l’œil, il avait vu quelque chose remuer à ses pieds. Un élément sombre qui se détachait du décor...
Son linceul noué autour de ses épaules ! Celui qui lui permettait, quand il prêtait un minimum d'intérêt à ses mouvements de ballottement, de localiser les adeptes de la magie noir les plus proches de sa position. Et, justement, le tissu s'étirait dans une direction toute particulière...
Burnagore coula un regard par-dessus son épaule et se sentit véritablement blêmir.
Des empreintes de pas ! Il en dénombrait un nombre assez inquiétant... des pas lourds pour certaines paires d'empreintes profondes, et plus légères et moins marquées pour d'autres.
Elles convergeaient en direction de l'endroit d'où il venait.
Burnagore hissa le cadavre du daim sur son épaule et fit volte-face, l'air plus sombre que jamais.
Leurs chemins s'étaient croisés à un moment, mais il ne les avaient pas vu le contourner ! Maintenant, ces pourritures arpentaient les bois et, comme le Vengeur, étaient en chasse...
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Alan
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Mer 29 Aoû - 20:42
Alan
Bon... la petite n'avait pas vraiment l'air dans son assiette... pas une bonne nouvelle, ça. Alan l'auscultait, espérant qu'elle n'aie rien de grave. Pourvu que ça soit juste un coup de fatigue. Il préférait qu'elle aie juste besoin d'une petite sieste plutôt que d'un véritable guérisseur...

« - Je... je crois que je vais bien... que ça va mieux... que je... »

Eeeeeeet elle vomit... dieu merci, elle a eu la délicatesse de vomir dans un angle suffisamment éloigné pour qu'Alan ne soit pas éclaboussé... de peu. Mouais... elle n'allait pas bien.

« Eurk... Dé-désolée.
- C'est rien. Tiens, rince toi la bouche. Ensuite, tu iras t'allonger un peu. Je pense que tu as besoin de repos. »

Le bretteur porta la main à sa ceinture pour se saisir de son outre et la tendit vers la fille. Quand il la regarda de nouveau, elle était plus pâle que jamais. Oh pitié, pas une deuxième galette... et qu'est-ce qu'elle pointait de sa main ?

« Aaah... aah ! »

Intrigué, il regarda dans la direction pointée par la fille...

Et comprit la raison de ses craintes.

A l'orée de la forêt, une personne des plus inquiétante les regardait. Sa dentition quelque peu pourrie, sa tenue encapuchonnée et son air malsain avait en effet de quoi faire peur aux enfants. Et son comportement aussi... il restait éloigné, comme s'il observait quelque chose. Quoi donc ? Alan ne le sut, hélas...

Quoi qu'il en soit, mieux valait être prudent. Alan poussa l'enfant dans son dos délicatement, fourrant au passage son outre dans ses mains, puis il dégaina Artamon, plus pour faire comprendre à l'autre qu'il n'était pas considéré comme un ami que par intention belliqueuse..


« Dans mon dos, petite, et bien collée à moi... et si tu vois quelqu'un approcher, tu hurles de toute tes forces. »

Lui gardait son regard rivé sur le vieux, méfiant. Et vu qu'il allait focaliser une partie de son attention sur lui, mieux valait qu'elle promène son regard ailleurs. Et si elle hurlait et qu'il arrivait malheur à Alan en chemin, le père de famille avait bon espoir que le roux capte le signal et rapplique au plus vite.

« Vous, là... qu'est-ce que vous faites ici, à me regarder comme si vous attendiez qu'un malheur nous arrive ? Si vous avez à faire avec nous, je vous demanderais de bien vouloir nous dire ce que vous nous voulez. »

Il était évident qu'il n'avait pas d'intention bienveillante à leur égard. Certes, Alan ne jugeait pas au faciès, mais le comportement plus que louche, c'était une autre histoire. Il avait déjà eu fort à faire avec des gens peu recommandable par le passé, alors adopter une attitude méfiante était de mise en l’occurrence. Il fera amende honorable s'il comprend qu'il a mal jugé, mais pas avant...

Attendant sa réponse, il se fit plus attentif à son environnement : s'il était assez en évidence pour qu'une enfant le remarque et qu'il leur voulait vraiment du mal, alors il n'était clairement pas seul. Probablement un ou deux acolytes. Un bruissement d'herbe... la petite bougeait ? Non, c'était plus lointain, mais ça se rapprochait... à sa droite, dirait-il, un peu en dehors de son champ de vision. Alan ne regardait pas pour ne pas brusquer les choses, mais il n'était pas sans défense pour autant... bien, approche mon gars... dès que tu seras trop proche...

La pointe d'Artamon frôlait le sol, toujours dans sa posture de "n'approche pas trop sinon je la dresse", mais aussi pour se préparer. Dès que l'autre sera trop près, la lame allait s'embraser et des flammes d'un noir obscur jailliront pour dresser un cercle de flammes, pas trop proche pour ne pas les blesser, lui et l'enfant, mais ce qu'il fallait de distance pour bruler son agresseur.
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Dim 2 Sep - 12:57
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Le cauchemar n'en finissait pas. Ou du moins avait-il repris après un léger moment d'accalmie.
"Temps mort!" avaient décidé les morts.
Gwendolyne, l'outre d'Alan entre ses mains tremblantes, lisait une indicible cruauté dans le regard du nouvel arrivant encapuchonné. Devant cette chose maléfique, s'hydrater ou se nettoyer la bouche relevait du défi. Même si la gamine avait la gorge asséchée par la peur, elle n'arrivait pas à porter le goulot à ses lèvres pétrifiées bien qu'entrouvertes.
Alan avait adopté une attitude similaire à celle de son premier protecteur ; lame au clair, le bretteur se tenait sur ses gardes. L'instinct de survie de la petit blonde s'exprima de lui-même, machinalement, la poussant à obéir aux consignes, quoiqu'un brin différentes pour le coup, du dénommé Alan. Elle s'était aussitôt collée dans son dos, l'outre serrée entre ses bras chétifs.
Gwendolyne le savait : poser des questions dans un moment pareil ne servirait à rien sinon à déranger son protecteur armé. Alan avait besoin de toute son attention. Toutefois, alors que ce dernier venait d'entamer la conversation avec la silhouette recouverte de tissu des pieds à la tête, Gwendolyne ne put s'empêcher de s'aviser de la réaction de l'inconnu en jetant un coup d'œil par-dessous l'un des bras à demi-pliés de l'épéiste.
L'étrange individu, qui se tenait toujours à quelques mètres du duo, ne se départît pas de son rictus mauvais. A un moment, sous les yeux d'Alan et de la petite, ses épaules s'étaient agitées juste un chouïa, comme s'il s'était retenu d'éclater de rire.
Gwendolyne sentit un affreux frisson lui escalader l'échine.

- C'est comme dans mon village... il a la même aura que ceux venus nous faire du mal, ne put-elle s'empêcher de penser à voix basse.

Les yeux remplis de larmes qu'elle empêchait très difficilement de couler, la gamine détourna les yeux au moment où un bruit d'herbe froissée se fit entendre. Ses yeux s’agrandirent de terreur quand elle vit la main mutilée du cadavre rampant se poser sur la pierre tombale, à un tout petit mètre cinquante de sa position !
Gwendolyne hurla à pleins poumons.
Au même moment, sous les yeux d'un Alan hagard, le "vieux", jusqu'alors immobile, en avait profité pour piocher deux coutelas adroitement dissimulés dans les replis de sa toge ! Quand le cercle de flammes apparut autour du duo pour le protéger, l'homme sinistre s'était subitement volatilisé. Mais il y avait toujours cette atmosphère oppressante et cette odeur de danger, omniprésente...

HRP:

Pendant sa course effrénée, Burnagore ne se souciait pas du poids du gibier perché sur ses épaules. En fait, il ne le sentait tout simplement pas - tout comme il ne sentait pas les molécules d'air qui se bousculaient sur son sillage, les branches qui se brisaient sous ses bottes ou même les feuillages qui lui fouettaient les bras. Le cadavre de l'animal le ralentissait sans doute un peu, mais l'Oiseau de Sang devait s'y accommoder.
Je les distingue très clairement, leurs empreintes.
Il fut un temps - pas si éloigné que ça - où il aurait sans doute trébuché rien qu'en trottinant, du fait de la laborieuse perte de son sens du toucher. Néanmoins, il avait maintenant appris - très rapidement, il faut bien l'avouer - à poser les pieds au bon endroit et au bon moment. Pour ce faire, ses yeux l'aidaient beaucoup. S'il avait été ne serait-ce que borgne, cela aurait été une tout autre chanson ! Heureusement que l'infâme Céasar s'était loupé d'un ou deux millimètres le jour où ce bâtard sournois l'avait défiguré du bout de sa lame.
Merci, connard ! Je te revaudrai ça le jour où mes lames visiteront tes entrailles.
Sur ses lèvres commençait tout juste à éclore ce sourire maléfique, qui ne lui appartenait pas vraiment. Dans sa tête résonnait un rire sardonique ; Burnagore n'était jamais vraiment seul en fin de compte...
Tu ne perds rien pour attendre, mon salaud, car je ne t'ai pas oublié. Loin de là !
Comme il coupait par les buissons quelque peu abîmés par le passage des séides non-morts, son butin de chasse glissait de temps à autre le long de son dos. En plus de suivre le chemin de ses nouvelles proies, Burnagore devait souvent s'aviser visuellement de la stabilité de sa charge.
Comme c'est pénible...
Mais il se refusait de l'abandonner. Hors de question ! Il n'allait pas gâcher de la viande et tirer un trait sur le petit marché qu'il avait conclu avec son homologue bretteur. Ne restait plus qu'à espérer que ce dernier sache vraiment se servir de sa lame, suffisamment bien pour défendre la petite en cas de gros pépin...
Burnagore serra les dents, soudain moins enclin à se fendre d'un sourire de psychopathe.
Quel putain de cœur tendre je suis ! Est-ce seulement possible que je parvienne un jour à m'en débarrasser ?
Du coin de l’œil alors que les arbres défilés sur ses flancs, il entraperçut une ombre traverser les buissons et qui disparût aussitôt.
De la visite.
Il ne fit pas mine de s'arrêter pour autant, sa destination ne se trouvant plus très loin devant lui. Par contre, il porta une main à sa ceinture pour faire glisser son acier sombre hors de son fourreau.
Alors qu'il avait l'oreille particulièrement attentive, une série de bruissements de plus en plus prononcés l'alertèrent. Enfonçant sa botte dans la terre meuble, il freina juste à temps pour éviter le saut d'un loup, ladite bête, les mâchoires ouvertes, filant sous ses yeux grands ouverts.
Des prédateurs attirés par l'appât du sang !
Burnagore ne bougeant plus, d'autres canidés choisirent ce moment pour se glisser hors de leur cachette. A première vue, ils étaient au nombre de six.
Dans un bruit de chute, l'Oiseau de Sang déposa son fardeau à ses pieds et jaugea du regard les vilains bestiaux qui, les babines retroussées, lui tournaient autour. La plupart avait la peau sur les os - du moins en comparaison de celui qui ressemblait fort au chef de la meute, plutôt bien portant.
Mais ils ont quand même réussi à me rattraper... Chapeau.
L'impétueux bretteur ne s'était pas mis en garde. Il avait même reposé le dos de sa lame contre l'un de ses trapèzes et fait négligemment craquer les vertèbres de son cou.
Dommage pour eux.

- Hé, les sacs à puces ! Les loups avaient redressé les oreilles. Je suis pressé par le temps, alors attaquez vite qu'on en termine. HAH !

Il avança un pied en guise de provocation. D'aucuns parmi les fauves avaient reculé ; d'autres s'étaient, d'un bond agile, jetés sur le véritable prédateur !
Alan allait être content : la viande n'allait pas manquer.

Les loups se mirent à hurler au moment où Burnagore crut bien entendre un tout autre type de cri traverser les bois. Dans son imagination, sous ses yeux rouges de fureur, ce n'étaient plus de simples loups qu'il voyait mais plutôt une rediffusion de l'attaque du village où le Laguz mort-vivant avait sévi !
Le Vengeur fit siffler le métal au rythme des effusions de sang.
Il n'y avait plus une seconde à perdre !
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Alan
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Ven 7 Sep - 19:09
Alan
Tous ses sens étaient aux aguets. Alan ne quittait pas du regard son adversaire. Ouais, c'était clairement pas le genre de personne bienveillante, en tout cas il n'en avait absolument pas l'allure. Alan en était certain : cet homme allait leur attirer des ennuis.

« C'est comme dans mon village... il a la même aura que ceux venus nous faire du mal, »

Bien que le bretteur ne soit pas certain de ce que la petite voulait dire par « aura », il avait saisi l'essentiel : c'était définitivement quelqu'un qui ne devait surtout pas s'approcher de l'enfant.

« Dernière chance. Fichez le camp avant que je ne vous règle votre compte ! »

Un bruit d'herbe froissé... tout proche. Ca allait être le moment. Et c'est quand la petite poussa un cri, ayant sans doute remarqué la personne qui tentait de les approcher sournoisement, qu'il comprit que c'était maintenant où jamais.

Les flammes jaillirent du sol, cercle de ténèbres qui s'érigeait comme un mur protecteur. A travers les flammes, Alan perdit de vue un dixième de seconde de trop son adversaire qui disparut alors, mais il porta plutôt un regard sur la personne qui devait être en train de se tordre de douleur.

Et son estomac se noua.

La chair était déjà bien attaquée avant même que les flammes ne les ronge, c'était certain. Il empestait le cadavre en décomposition qu'il était. Sa main était mutilée, ses yeux vide de toute vie. Il faisait face pour la première fois à un mort vivant, dont d'innombrables personnes n'avaient cessé de parler... et la description générale était plus ou moins fidèle. La créature, déjà mort, ne ressentait pas la douleur, et aussi longtemps que ce qui lui restait de muscle pouvait bouger, il s'avançait donc vers eux. Le cercle de flammes n'était rien pour lui.

Seulement... il était lent... trop lent. Et seul en plus. Alan était tout sauf un stratège, mais même lui aurait comprit le manque d'efficacité d'un soldat aussi lent à la démarche. Il n'était pas un danger.

Il était un leurre.

Ding !

Meredith fut dégainée par son autre main et se heurta au coutelas de l'homme sinistre, juste à quelque dixième de milimètre de sa hanche. Alan jeta un regard froid à son adversaire. Ce sourire... tellement destabilisant. C'était une personne rusée qui aura sans doute dix mille cartes encore dans sa manche. Le mercenaire n'a fait que déjouer un tour de passe passe et l'excès de prudence dont il a fait preuve fut salvatrice. Qui sait, cette lame était-elle empoisonnée ? Ou bien visait-il un lieu partaiculièrement sensible pour l'organisme ? Combien de ces macchabés y avait-il encore ? A moins que le reste de ses troupes ne soient composées de personne bien vivantes et donc plus vives encore.

En parlant du mort... Alan ne pourra pas gérer deux menaces à la fois. Artamon projeta une bourrasque des plus violentes sur la créature. Morte ? Clairement pas, peut-être quelques côtes ressortiront-elles de sa chair fragilisée, mais s'il l'avait esquinté, nuque brisée ou non, il allait encore marcher... S'il avait le champ libre, il aurait pu lui trancher bras et jambes, mais l'autre était trop dangereux. Et Alan était en très facheuse posture.

Ca ce n'était pas sa vie qui était le plus en danger mais celle de l'enfant. Il allait devoir se faire sentinelle. L'avantage de ce mur de flammes, c'était qu'il allait obstruer la vue de toute personne tentant de passer, les obligeant à prendre la voie des airs pour surgir ou bien se bruler et donc dévoiler assez rapidement leur présence.

Si encore Alan était sur que c'était la seule menace qu'il aurait à affronter, il pourrait jouer son va-tout, mais dans cette situation... non. Le contrecoup le mettra hors combat, ça ne serait pas viable. Mieux valait donc rester sur la défensive. S'assurant de toujours avoir la petite derrière lui.


« Reste près de moi, quoi qu'il arrive... tu peux hurler, si tu veux, ça fera peut-être venir l'autre rouquin... j'espère... »

Ouaip... Des renforts, c'est tout ce dont il pourrait rêver en cet instant...
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Invité
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Lun 10 Sep - 22:44
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C'était moche, comme situation. Excessivement laid ! Les yeux de la gamine ne pouvaient supporter pareil spectacle.
L'entrechoquement de l'acier contre l'acier la fit sursauter et l'arracha à ses frayeurs pour en créer une nouvelle, plus urgente à contempler ! C'était Alan qui venait de parer, à la hâte, l'attaque de l'individu encapuchonné. Gwendolyne sentit son cœur manquer un battement rien qu'en posant les yeux sur l'expression faciale de l'affreux personnage. L'autre séide, cadavérique, émit un râle au moment où Alan le catapulta en dehors du mur de flammes, bien trop vite pour que ce dernier se transforme en torche humaine. Il ne prit pas la peine de se relever et, au lieu de ça, se remit à ramper en direction du duo. A l'évidence, plonger dans les flammes pour atteindre ses proies ne le dérangerait pas le moins du monde !
Sachant cela, ce mur incandescent pouvait s'avérer aussi dangereux pour son créateur que pour ses ennemis.
Gwendolyne se cramponna au pantalon de son protecteur acculé en émettant un couinement de chiot apeuré. Elle était sur le point de claquer des dents et de jouer des castagnettes avec ses genoux quand elle entendit quelque chose s'écraser à quelques mètres du mur de flammes, là où le mort-vivant était en train de ramper.
Ce qu'elle vit à travers la création flamboyante d'Alan la fit lâcher un cri !
Une gueule de loup, dont la langue dégoulinante de sang pendait sur le côté ! Et sous cette masse hirsute continuait malgré tout de remuer le cadavre ambulant.
Un homme armé, silhouette déformée par son chargement, se tenait à bonne distance du brasier magique.

- Le dîner est servi, sourit le Vengeur, dont les épaules étaient chargés d'une autre carcasse de loup ainsi que de ce qui ressemblait fort à un daim.

Son globe oculaire gauche - complètement rouge - ainsi que sa cicatrice luisaient d'un feu mauvais. Le feu brûlait en lui comme dans une fournaise, à tel point qu'il avait retrouvé la quasi totalité de ses sensations d'antan. Cependant, il ne fallait pas qu'il s'arrête en si bon chemin : cette restitution n'était que temporaire.
Il fallait donc l'amplifier, encore et encore~
D'un roulement des épaules, Burnagore laissa choir le gibier au sol, soulevant à ses pieds deux petits nuages de poussière.
Il s'avança et, une fois à hauteur du mort rampant, dégagea le cadavre du chef de la meute du bout de sa botte pour ensuite l'écraser sur les vertèbres du macchabée envoûté. Un craquement ignoble souleva l'estomac de la petite Gwendolyne.
Sur ses traits assombris par la lueur qui se dégageait de son œil barré, Burnagore avait cette expression de dément qui effrayait tant sa protégée. Il fit tournoyer sa lame dans sa main gantée, pointe vers le bas, avant de la laisser retomber comme une flèche à travers le crâne desséché de son défunt prisonnier.
Ce dernier mourut pour de bon, débarrassé de la magie noire qui l'avait damné.

- Qui a eu cette idée tordue d'inviter de tels spécimens à notre festin, hum ?

Burnagore releva le menton et avisa le rempart de flammes dans lequel combattait Alan, en compagnie de l'impuissante Gwendolyne.
Appuyant bien sa botte sur le haut du dos de sa victime désensorcelée, l'Oiseau de Sang arracha sa lame du corps sans vie et fit un pas en direction des flammes.
Il interrompit son avancée au moment où sa cape se mit à ballotter dans tous les sens, comme secouée par le passage confus d'une brise circulaire. Lorsqu'il laissa traîner son regard autour de lui, l'Ignifer sur l'épaule, il les vit sortir de la pénombre. Un autre serviteur avait fait son apparition depuis l'arrière de la cabane, tandis que deux autres jaillissaient des bois, semblables à des spectres drapés de noir. On voyait très difficilement leur visage, mais Burnagore devinait qu'un sourire étirait leurs lèvres desséchées.

- La vermine pullule, ce soir.

Un vrai régal !
Le massacre des loups n'avait pas suffit à son Ka. Il lui en fallait plus, beaucoup plus ! Et pour une fois Burnagore était en osmose avec les sinistres pulsions de son double mental.
Que le sang fuse et que l'acier danse. Je vais vous faire souffrir, pitoyables chiens que vous êtes !
Il leur rendit leur sourire. Pire encore ! le sien allait en s'élargissant tandis qu'il fendait l'air de sa lame souillée afin de la débarrasser de ses fluides. Sous les yeux hagards de son entourage menaçant, il la rengaina avant de porter ses mains dans son dos et d'y décrocher calmement les deux verrous de la cage qui servait de fourreau à sa nouvelle lame disproportionnée...

Comme des pantins animés par la même main d'un même marionnettiste, les silhouettes encapuchonnés se jetèrent de conserve sur lui ! Celui qui s'était attaqué à Alan et qui continuait de lui tourner autour réitéra son offensive, avec d'autant plus de vigueur dans ses gestes et d'amusement dans le regard.
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Alan
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Sam 15 Sep - 19:17
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Bon... relativisons... La situation était mauvaise, mais ni critique, ni désastreuse. Oui, ok, il y avait un mort vivant encore en état de faire du dégats pas loin, oui Alan devait protéger la gamine d'un tueur un brin embêtant... mais tant qu'il tiendra le coup et que la petite ne sera pas blessée, elle sera mauvaise, mais pas plus.

Et Alan était habitué aux situations mauvaises.

Et soudainement, une autre silhouatte traversa les flammes noires. Un loup... mort ? Pardon ? Et mort mort, hein, le canidé ne bougeait plus d'un iota, observant les acteurs de ce combat théâtral avec des yeux vides, sans bouger, ni rien. Enfin si, elle bougeait, mais c'était le cadavre juste en dessous qui était en train de gigoter, pas le canin en soit.

Et à travers les flammes, une autre silhouette – massive – observait le spectacle.


« Le dîner est servi. » Lâcha Burnagore en se délestant d'un autre loup, puis d'un daim.

« Parfait. Comme tu peux le voir, j'ai quelques invités surprise. Des connaissances à toi ? Dans tous les cas, certains devront partir parce que je ne pourrais pas tous vous nourrir avec un simple daim. »

Bien, les renforts n'ont pas tardé ! Avec Burnagore à ses côtés, la situation s'allégeait un peu. Et le géant roux commença en écrasant de la botte le cadavre dans un bruit qui allait couper l'appétit de la petite, sans l'ombre d'un doute...

« Qui a eu cette idée tordue d'inviter de tels spécimens à notre festin, hum ?
- Je pensais que tu aurais une petite idée... »

Comme Burnagore s'approchait, Alan abaissa le mur de flammes et put porter un œil aux alentours... et là, de nouveau, la situation penchait à nouveau vers « mauvaise ». Car oui, il y en avait d'autrestrois autres, en fait. Un derrière la cabane, deux dans les fourrés. Sans doute plus en fait.

« La vermine pullule, ce soir.
- Comme souvent, ces derniers temps. »

L'autre continuait de lui tourner autour. Cette fois, au vu de la situation, Alan n'allait pas devoir rater son coup... bon... il observa sa postuer, ses mouvements, tâchait de garder les yeux rivés sur lui. Cette fois, le champ de vision du bretteur n'était pas troublé par des menaces trop proches tel qu'un mort vivant, il venait de commettre l'erreur de sa vie.

« Petite. Ferme les yeux et bouche toi les oreilles, chante aussi fort que tu veux. Dans quelques instants, il n'y aura plus aucune menace. »

Ce qui allait suivre n'était pas un spectacle à montrer aux enfants...

Et voilà, il lançait l'assaut. Alan créa une bourrasque autour de lui pour gêner l'autre...

Juste assez.

Artamon brillait d'une lueur sinistre alors que le sang giclait. Par dessus le chant de la gamine rugissait le hurlement d'un homme qui venait de perdre la main. Puis la jambe, puis la tête...

Allouette...

Alan shoota dans cette dernière (la tête, pas l’alouette), en direction de celui derrière la cabane, pointant sa lame dorée couverte de sang frais vers lui. Mais ses propos étaient adressés aux rouquins.


« Je protège la gamine. Tu veux bien t'occuper des timides dans les buissons ? »

Toujours les sens en alerte, il captait les mouvements les plus proches, une douce brise obscur flottait autour de lui et de la petite. Si quelqu'un franchissait le périmètre, la comptine de l’alouette allait résonner de nouveau...
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Dim 16 Sep - 15:05
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Les oreilles couvertes par ses petites mains tremblantes, les complètement clos, Gwendolyne se mit à chanter au moment où Alan s'adonna à son démembrement magique. La voix de la gamine n'était qu'un murmure aux oreilles autres que les siennes, mais la chanteuse en herbe faisait de son mieux et, toute grimaçante, se concentrait excessivement sur ses belles paroles. Et justement, bien malgré elle, la petite blonde connaissait très bien cette chansonnette qui caractérisait tant les actions sanglantes de son protecteur à la lame dorée.

- Alouette, gentille alouette...

Leur barjot d'assaillant fut repoussé en arrière. D'autres cris avaient résonné entre-temps.

- Alouette, je te plumerai.

Un bras venait de choir au sol à cet instant précis.

- Je te plumerai la tête. Je te plumerai la tête...

Pas encore, pas encore. Ce fut une jambe qui se détacha de son articulation. Ponctuée par d'autres cris horrifiants.

- Et la tête. Et la tête.

Et splotch, la tête ! Gwendolyne ne put s'empêcher d'imaginer le visage encapuchonné du fanatique rouler par terre.

- Alouette, alouette...

Incapable de retenir ses tremblements, des yeux de la gamine se mirent à couler quelques larmes. Ça tandis que le pénalty dans la tête décapitée du vilain monsieur dégringola en direction d'un de ses homologues, celui qui s'était d'abord mis en tête de prendre Burnagore pour cible.
Finalement, l'individu, qui venait de capter la tête décapitée dans le creux de sa main gantée, reporta son attention sur Alan. Il lui rendit son invitation en balançant la tête de son ex-collègue dans sa direction avant de se mettre à charger... et de se figer la seconde d'après, les yeux écarquillés en voyant une paire de bras coupés, manches de toges rapiécées encore attachées à la chair sanguinolente, lui couper la route.
Son regard bascula cette fois-ci sur le responsable de cette amputation.
De quoi laisser le temps à Alan de frapper fort ! Du moins à ses risques et périls, car un autre pion du mal s'était glissé dans son dos entre-temps...


- Ah ha ha ha ha !

Un véritable boucher rien qu'au moment où sa longue lame avait jailli de sa geôle d'acier !
L'Oiseau de Sang en avait fauché trois, de ses satanés ennemis, en un temps record. Salvation, son nouveau sabre long, produisait de bien sombres miracles. L'un de ses assaillants avait cru s'en être tiré in-extremis d'un petit bond en arrière, mais c'était sans compter la plaie qu'il avait reçu à la jambe au moment où la lame noire dentelée - dont le cœur du tranchant parcouru de runes luisait d'un rouge vermillon - lui avait entaillé la cuisse.
Le bougre, en papillonnant fébrilement des yeux, s'était écroulé comme une masse, vidé de ses forces à cause de cette redoutable hémorragie au niveau de son artère fémorale. Il venait de rejoindre deux de ses paires, dont un fraîchement amputé de ses bras et l'autre avec les entrailles à l'air.
Cet assaut avait été un fiasco complet, car trônait au beau milieu de ce charnier leur prétendue proie. Burnagore, presque intact si l'on omettait les quelques entailles sur ses bras et la marque de griffures (merci les loups!) sur sa joue droite en bordure de menton, jusqu'alors hilare, répondit un peu tardivement à la suggestion d'Alan.

- Nous en voilà débarrassés.

Il souriait toujours mais un peu moins que tout à l'heure.
Le linceul de mort du Vengeur gigotait en direction d'Alan.

- L'un de ses rats cherche à te prendre en traître. Surveille tes arrières.

Et la mioche par la même occasion. Cela lui faisait une épine de moins dans le pied.
Aaah ! Et ses plaies le picotaient agréablement. Que c'était bon de ressentir à nouveau le sang chaud s'échapper de sa chair entaillée. Cela excitait le bretteur roux !
Il riva ses yeux diaboliques sur l'assaillant dissimulé dans le dos de son homologue épéiste.
C'est l'occasion d'en faire usage. Et surtout d'en tirer du plaisir ! lui chuchota avidement son Ka.

- Ou plutôt laisse-moi faire.

Il n'attendit pas l'aval de ce brave Alan !
Les tatouages cabalistiques qui lui recouvraient le corps, jusqu'alors invisibles aux yeux des profanes, se mirent à adopter leur véritable couleur carmine. De petites bandes rougeâtres et spectrales, qui se mirent à proliférer autour de la silhouette de Burnagore, choisirent également ce moment pour faire leur apparition.
Le Vengeur venait d'activer son Crimson Rush, et de traverser d'une folle accélération la distance qui le séparait d'Alan et la petite pour opposer son long acier sombre dégoulinant de sang aux coutelas du fanatique encapuchonné !
Il se trouvait maintenant de dos par rapport à son collègue bretteur. Et entre ces deux-là se tenait la petite Gwendolyne, qui ne cessait de chantonner pour préserver ses chastes oreilles.
L'assassin qu'Alan avait provoqué en duel grâce à son dernier pénalty ne s'était pas fait prier pour se jeter sur lui ! Mais peut-être y en avait-il encore d'autres dans les parages ?
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Alan
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Mer 19 Sep - 23:00
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Un ennemi de moins, la tête balancée à son prochain adversaire désigné, Alan entendait la petite trembler et chantonner d'une voix défaillante... pas assez fort pour couvrir le boucan du combat, hélas. Etait-ce vraiment utile de la faire chanter à ce stade ? Tant pis, mieux valait ça que la laisser poser ses chastes yeux sur l'horeur qui se déroulait autour d'elle...

L'autre, donc, s'était mis en tête d'avancer vers Alan pour répondre à l'invitation au combat, puis se figea en contemplant le reste du cadavre dépecé.

Ouverture...

Non, attends. Bonne idée qu'il a eu de déployer un léger vent magique. Quelqu'un s'approchait dans son dos. Pas encore assez prêt...


« L'un de ses rats cherche à te prendre en traître. Surveille tes arrières. » L'avertit le rouquin qui s'adonnait à une boucherie des plus ignobles un peu à l'écart. Alan allait pour lui dire qu'il sait en se débarrassant de son adversaire, mais...

« Ou plutôt laisse-moi faire. »

L'instant d'après, il était là, à ses côtés, le corps bardé d'étranges tatouages. Artamon réagissait à la magie qui parcourait ces marques.

Rapide, violent, puissant... peut-être plus que lui lorsqu'il déchaînait sa puissance latente... et sans contrecoup, semble-il.

En voilà quelqu'un qu'il valait mieux ne pas avoir en tant qu'ennemi.

Finalement, celui qui avait hésité en voyant le funeste destin de son collègue retrouva son courage et partit à l'attaque. Alan eut un rictus mauvais et se lança à sa poursuite.

Les lames chantaient.

Je te couperais les mains, je te couperais les mains,
Et les pieds, et les pieds,
Et la gorge, et la gorge...

L'ennemi s'effondra au sol, n'ayant pas le temps de hurler que ses cordes vocales ne pouvaient déjà plus proférer le moindre bruit.


« Ca devient un vrai charnier... il serait temps d'en finir. »

Combien diable en restait-il ? Sans doute moins qu'avant, peut-être plus grand monde. Alan revint près de la petite pour assurer sa protection et scruta les horizons en quête de nouveaux ennemis.

De nouveau, il déploya son Anticipation, prêt à accueillir de nouveaux ennemis qui s'approcheraient trop près.


« Personne ne nous prendra en traite. Je t'en prie, va les finir... »
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Ven 21 Sep - 23:42
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Un vrai charnier, effectivement ! Mais cette mer de cadavres n'incommodait pas l'Oiseau de Sang, à l'inverse de la gamine.

Burnagore, par-dessus leurs lames entrecroisées, regardait son fou d'adversaire dans le blanc des yeux. Le crissement de l'acier et la résistance de son ennemi le gonflaient de désirs meurtriers. Ce n’était plus la proximité de Gwendolyne qui occupait ses pensées mais bien l'irrépressible envie de trancher son opposant !
Regarde-moi donc son sourire, à cet imbécile heureux ! Il souhaite ta mort mais ne te crois pas capable de faucher sa misérable vie. Alors vas-y ! Donne-lui ce qu'il mérite. Punis cet impudent et régale-toi en le voyant agonir !
Il entendait à peine les paroles encourageantes d'Alan. La lame dentelée de Salvation, opposée aux coutelas du tueur, tremblait entre ses mains tandis que les volutes carmines continuaient de tournoyer autour de lui.

- Terminons-en avec cette petite discussion au sujet de ton avenir, lui lança le dangereux bretteur.

Il fit flamber son acier en activant son Don de Vulcain !
Le visage éclairé par le feu, les mains chauffées par cette manifestation infernale, l'assassin crut plus prudent de rompre le contact avec son adversaire. Adversaire qui ressemblait à une créature tout sauf humaine, ses maudits tatouages luisant d'un feu encore plus intense encore et son impressionnante balafre comme chauffée au fer rouge !
Le séide de Death comprit son erreur au moment où il remarqua, avec un certain cran de retard, que l'Oiseau de Sang tenait sa longue lame d'une seule main, l'autre s'étant subrepticement emparée d'un Ignifer accroché à sa ceinture.
Le sourire sur le visage de l'ex-mercenaire en disait long sur ce qui allait suivre.
La lame bordeaux, tout juste sortie de son fourreau, alla se planter dans le pied du tueur encapuchonné et lui arracha un cri excessivement douloureux.
Tu ne peux plus ni courir ni t'enfuir !
Ça ne fit pas plaisir à tout le monde. Le type laissa choir l'un de ses coutelas mais n'abandonna pas le combat pour autant : son autre lame fila à l'oblique, visant l'une des tempes du Vengeur. La frappe était maladroite, si bien que Burnagore parvint à la bloquer en saisissant le poignet du téméraire avec sa main droite gantée de fer. L'extrémité de la longue Salvation chatouillait le sol et le feu qui la recouvrait s'était presque tari.

- Voici un avant goût de l'Enfer, cracha le psychopathe.

Il tordit le poignet du tueur puis, profitant de sa garde ouverte, lui administra un coup de genou dans le ventre. Le pauvre type se plia en deux, les yeux exorbités et la bouche grande ouverte. Burnagore, concentré par cette mise à mort et débarrassé de son sourire macabre, referma sa poigne d'acier sur le crâne de sa victime !
Carbonise-moi cette gueule de perdant.
Nul besoin de l'en prier.
Le gantelet sombre du Vengeur se mit à brûler du même feu mauvais qui irradiait toujours de Salvation une seconde plus tôt. La proie de l'Oiseau de Sang, le visage prisonnier d'une main imbibée de flammes, poussa un hurlement d'horreur et de désespoir !
Tout d'un coup, la mort ne semblait plus le fasciner autant.
Il avait beau se débattre, s'accrocher à la main incendiaire du Vengeur en désespoir de cause, que rien n'y faisait. L'ennemi de l'Ange de la Mort mourrait à petit feu, et quand Burnagore en eut terminé avec lui, il relâcha enfin sa misérable caboche fumante.
Lorsqu'il retira l'Ignifer logé à la verticale en travers du pied du suppôt de Death, le corps alla s'écraser par terre comme une masse.
Cinq vilains trous noirâtres ornaient le front, la fontanelle et les tempes de feu le sous-fifre.

- Crémation des ignorants, souffla le Vengeur après avoir ramassé ses lames.

Il brassa l'air de son Ignifer pour débarrasser l'acier sombre du liquide carmin au moment où Gwendolyne, qui venait tout juste de terminer sa chansonnette, rouvrait les yeux. Et quand elle les posa sur le macchabée défiguré par son protecteur roux, un cri de terreur parfaitement justifié lui échappa !
Elle s'accrocha à Alan de toutes ses forces.
Au moins les tatouages qui recouvraient le corps du Vengeur avaient cessé de luire. Lentement mais sûrement, ils récupéraient leur transparence. Quant au sens du toucher de Burnagore, il demeurait encore présent. Après un tel massacre, quoi de plus normal ?
C'était si riche en sensations~
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Alan
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Dim 23 Sep - 22:50
Alan
Quel bordel... c'était vraiment un charnier, ici. Heureusement que Alan ne vivait plus ici, sinon il aurait mis des heures... non, des journées entières à nettoyer devant chez lui, enterrer les cadavres, nettoyer le sang pour chasser l'abominable odeur et tout le toutim... mais bon, pour cette fois, il laissera la nature et ses charognards s'occuper de ça.

Alan n'a jamais été ravi de tuer. Au contraire, il détestait ça.  Il tuait, oui, par nécessité... laisser la vie sauve à quelqu'un qui a attenté à la votre, c'était tout sauf une bonne idée. A plus forte raison quand – en plus – c'est une pauvre gamine qui était dans leur viseur, au final. Mais bon, il ne prenait pas plaisir à tuer...

Pas comme le rouquin.

Burnagore organisait une véritable boucherie sanglante en faisant étalage de sa toute puissance... effrayant et dégueulasse...

Il prit bien son temps pour torturer ce qui semblait être le dernier de leurs adversaires. Quand enfin il l'acheva, non sans diffuser une subtile odeur de chair carbonisée en l'air, ce fut – malheureusement – quand la gamine avait fini de chanter et ouvrit les yeux...

Et vit tout le carnage...

Et s'agrippa à Alan.

Le bretteur passa une main qu'il voulait réconfortante dans le dos de l'enfant.


« C'est fini, petite... c'est fini... »

Enfin, il l'espérait... visiblement, l n'y avait plus personne. Le père de famille gardait quand même tous ses sens aux aguets. Enfin, il n'allait pas la laisser devant tout ce charnier.

« Je vais emmener la petite à l'intérieur... »

Il lui prit doucement la main et la mena vers sa cabane. Il la lâcha juste devant et ouvrit doucement la porte, Artamon en main. Pas un bruit, pas un mouvement... il jeta un œil à l'intérieur, ses sens aux aguets grâce à Anticipation... personne... petite fouille rapide mais attentive... définitivement personne. Il balança un vieux tissu sur la trace de sang qui a tenu toutes ces années puis fit signe à la gamine.

« Entre... c'est sale, mais tu seras mieux ici que dehors. »

Restait plus qu'à attendre l'autre rouquin... Il en avait, des questions sur ce qui s'est passé. Allant de "tu les connais ces mecs ?" à "C'est quoi ces putains de tatouages sur ton corps ?"... oh, et n'oublions surtout pas "T'aurais pas pu y aller mollo pour pas choquer la mioche ?"

De loin, la dernière question était la plus importante... 5 ans de thérapie pour l'enfant... enfin, il n'y avait pas de psychologue en Tellius donc... heu... bon, tant pis, au pire elle finira pire que Kira... ça arrive, ces choses là.
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Lun 24 Sep - 22:06
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Quoi, c'était déjà terminé ? Pour de vrai ? Humpf. En tout cas, sa cape de mauvais goût avait cessé de remuer pour de bon. La magie noire ne sévissait plus dans les environs. La forge intérieure du Vengeur s'était apaisée. Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles !
Burnagore avait arraché un morceau de tissu déchiré à un bras coupé pour s'en servir d'essuie-tout. Laisser le sang tacher ses lames ? Hors de question ! Il ne tenait pas à ce qu'elles rouillent. Après tout, il allait encore avoir besoin de leur tranchant pour assouvir sa vengeance...
Cela ne l'empêcha pas de glisser un coup d’œil vers son homologue à la lame magique, qui faisait de son mieux pour rassurer Gwendolyne. A bien y réfléchir, ce n'était définitivement pas un endroit pour une enfant de son âge. Voyons ! un champ de bataille de cet acabit, gorgé de sang comme s'il s'agissait de l'eau croupie d'un marécage...

- Bonne initiative, approuva le bretteur, qui avait l'air de s'en ficher pas mal.

Mais quel vilain monsieur nous avons là !
Il se mit à frotter ses outils de meurtre le temps qu'Alan escorte la petite dans la cabane. Celle-ci, toute tremblante, obéit sans rechigner à ses consignes. Elle risquait fort de déposer une autre galette dans un coin de la petite pièce, à en croire la couleur qu'avait pris son visage.

Burnagore ne comptait pas prendre du repos dans la maison de campagne d'Alan. Pas encore, du moins. Il lui restait un tas de choses à faire et, pour l'occasion, vidé de ses pulsions meurtrières, s'estima heureux de ne pas avoir la gamine entre les pattes pour accomplir la sale besogne.
Il ne se fatigua pas et se contenta de faire rouler les corps dans un coin assez éloigné de la cabane, tout en y rassemblant les quelques morceaux amputés par ses soins et ceux d'Alan - de la bidoche pour les corbeaux ! Après quoi il se chargea de récupérer son véritable gibier, à savoir les loups et le daim - Ça au moins il ne fallait pas le gâcher. Même si l'appétit de la petite allait laisser à désirer après ce qu'elle a vu... Bah !
Une fois sa mission accomplie, l'ex-mercenaire alla se poser près de la pierre tombale. Il ne s'y intéressa pas plus que ça ; il estimait simplement que l'endroit n'était pas si mal pour y planter un feu de camp, rien de plus.
Mais avant de se résoudre à l'installer, il se mit à attendre.
Sans doute qu'il allait avoir quelques comptes à rendre avec Alan. A peine arrivé chez ce type que tout était parti à vau-l’eau ! Les Marqués sont vraiment maudits, ça oui, putain !
Il secoua la tête et évacua un soupir blasé.
Il s'attendait à tout. E notamment à des questions du genre :
T'as pris ton pied, mon salaud ? Alors ? Elle était comment, cette brochette de tarés ? Suffisamment à ton goût ? pas trop épicée ? Et l'autre gars ? Tu sais... le p'tit dernier de la bande ! Tu l'as bien fait cuire, hein ? Non parce que ça schlingue maintenant, dans les parages... Ça sent un peu comme... le cochon grillé ?
Et là, il se mit à rire de bon cœur !

- Je ne sais pas qui est le plus dingue, dit-il pour lui-même. Ce monde... ou moi ?

Ou cette chose qui avait germé dans sa tête. Cette "créature spirituelle" composée de flammes et qui portait un nom que tout le monde ignorait sauf lui.
Lui et lui seul.
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Alan
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Sam 29 Sep - 19:03
Alan
Le pire était derrière eux. Alan était bien conscient qu'il valait mieux éloigner la petite du charnier et s'exécuta donc.  Constatant qu'elle n'allait vraiment pas bien, il sortit un vieux seau et le déposa devant elle, des fois que l'envie de se vider l'estomac lui prenne, ce qui serait parfaitement normal à dire vrai. La pauvre ne devait pas être habituée à de telles boucheries... et puisse les déesses lui éviter de voir ce genre de scènes trop souvent...

Faisant un brin de ménage pour que ça soit un peu plus chaleureux, il tendit l'oreille quand l'autre revint près de la tombe vidée de son occupante. Il jeta un dernier regard à la petite.


« Tu peux prendre le lit si tu veux t'allonger un peu. Tu es en sécurité, ici. Je serais juste devant la maison et monterais la garde, ne t'en fais pas. Garde le seau près de toi. Je ne vis plus ici, mais j'aimerais quand même que tu évites de salir. »

S'assurant qu'elle aille bien, il finit par sortir et rejoignit l'autre roux qui avait posé le gibier devant lui. Bon, Alan n'appréciait pas vraiment manger du loup, notamment parce que...

« Ce n'étaient pas des Laguz, au moins ? Je suis pas très penché sur le cannibalisme... »

Enfin... on peut parler de cannibalisme quand un Beorc mange un Laguz ou vice-versa ? Enfin... peu importe...

Il aida le roux à préparer un feu. Puis, finalement, il décida qu'il était temps de parler. A voix basse, bien sur, autant ne pas laisser la petite entendre des choses qu'elle pourrait regretter.


« Alors... c'était qui ces tarés ? Des connaissances à toi ? »

Il était aussi très curieux par rapport à ce qu'il a fait plus tôt mais... ne serais-ce pas de la curiosité mal placée ? Il voudrait éviter d'avancer en terrain trop glissant sans avoir parfaitement bien cerné le phénomène...
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Mer 3 Oct - 20:34
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Hochant la tête à son nouveau bienfaiteur, Gwendolyne ne se fit pas prier pour s'octroyer un peu de repos à proximité du vieux seau mis à sa disposition. Aussi finit-elle par faire bon usage du lit, non sans avoir jeté au préalable un coup d’œil en-dessous juste au cas où quelque créature sortie des tréfonds de l'Enfer aurait choisi ce moment pour en faire sa cachette. Alan s'en était sans doute avisé lors de sa précédente fouille mais... la petite avait vécu tellement d'horreurs en si peu de temps que cette paranoïa était tout à fait justifiée.

- Merci, monsieur Alan... Je promets de faire attention.

Gentil et attentionné, celui-là. Certainement bien davantage que Burnagore ! Sans doute aussi parce qu'il savait s'y prendre avec les enfants, et donc qu'il en avait eu. L'expérience était de son côté. Et même si le Marqué s'était bien occupé de sa jeune sœur par le passé, ce détail ne changeait pas la donne pour autant. Depuis sa chute, Burnagore avait vécu seul. Il avait rempli des contrats seul afin d'assurer sa propre subsistance. Il avait... tué seul.
Désormais, il débitait la viande humaine avec beaucoup moins de retenue, accompagné ou non d'une gamine qui ignorait quasiment tout des spécimens que le monde pouvait porter.
L'ex-mercenaire profita de ce bref moment de silence pour rassembler de quoi faire un feu, non sans avoir pris soin d'examiner au passage toute la bidoche qu'il avait ramené jusqu'ici.
Alan lui exposa ses craintes vis-à-vis de la nature du gibier. Le Marqué lui glissa un regard en biais avant de lui répondre, l'ombre de l'amusement à peine perceptible sur le coin de ses lèvres :

- Ce sont d'authentiques loups. Et tu devrais plutôt t'inquiéter de savoir si oui ou non ils ont été contaminés par les morts qui se sont relevés. Après quoi il poursuivit sans lui laisser le temps de répondre : La réponse est non. Mais si la viande de prédateur te répugne à ce point, tu n'as qu'à t'occuper de l'herbivore.

De ce côté-là, la discussion était close. Mais Burnagore le savait et ne tenait pas non plus à ce que leur petite entrevue s'arrête là-dessus. Il devait bien reconnaître que son homologue bretteur s'était bien débrouillé face aux tarés encapuchonnés et à l'horreur rampante. L'épée qu'il avait brandi lors de la mêlée n'était pas commune non plus. Pour dépouiller un être humain de ses membres sans l'avoir à portée de lame, il y avait largement de quoi être fasciné. Ça et aussi le mur de flammes noires...
Le roux répondit le plus sereinement possible aux questions qu'Alan venait de lui poser.

- Non, fit-il, catégorique. Ce genre de vermines ne figurent pas dans mes petits papiers. Mais je soupçonne qu'il sont liés à ce "Death" de près ou de loin. Comprend par là que ce sont soit des fanatiques, soit des laquais décérébrés. Dans tous les cas...

Son expression se fit tout de suite plus sombre.

- ...Ils méritaient de mourir. Ces types-là ne manqueront à personne.

Non pas qu'il se souciait que ces abrutis mystifiés aient une famille. Tout cela lui importait peu, au Vengeur. Celui qui brandit l'épée doit s'attendre à se la recevoir en travers des entrailles un jour ou l'autre. L'existence des proches ne modifiera pas son funeste destin. Nul n'échappe à la Mort avec de telles excuses.
Et c'était d'autant plus vrai à cette triste époque, où les profiteurs du chaos pullulent.
Burnagore reprit sa besogne comme si de rien était, préparant le festin en vue de le faire cuire. Il utiliserait l'un de ses Ignifers en guise de brochette si besoin...
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Alan
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Sam 6 Oct - 20:14
Alan
La petite était à l'abri à l'intérieur. Pas le moindre ennemi, Alan avait pris soin de vérifier partout – oui oui, même sous le lit, des fois que l'un d'entre eux se soit pris pour le croque-mitaine. Elle pouvait donc s'allonger en paix... et le seau à portée, s'il vous plait !

Ce qui laissait donc au bretteur le champ libre pour dialoguer avec Burnagore, le questionner sur certains points... à commencer par la nature des prédateurs qui l'a embarqué pour le repas.


« Ce sont d'authentiques loups. Et tu devrais plutôt t'inquiéter de savoir si oui ou non ils ont été contaminés par les morts qui se sont relevés. La réponse est non. Mais si la viande de prédateur te répugne à ce point, tu n'as qu'à t'occuper de l'herbivore. »

Quelle empathie... enfin, Alan prit l'autre loup et se mit au travail. On mange ce qu'on trouve, plus le temps de faire la fine bouche par les temps qui courent. Même le sacro-saint sanctuaire des hérons n'était plus un lieu sur. Ce qu'il a jadis pris pour un havre de paix où il pourrait accrocher pour de bon ses lames au dessus d'une cheminée n'était plus qu'un trou à rats de plus où le danger se cachait derrière chaque arbre... quel monde de merde...

Bon, la question des loups était réglée, maintenant, il était temps d'aborder le vrai sujet qui a poussé le père de famille vers le grand rouquin : avait-il un lien avec leurs agresseurs ?


« Non, ce genre de vermines ne figurent pas dans mes petits papiers. Mais je soupçonne qu'il sont liés à ce "Death" de près ou de loin. Comprend par là que ce sont soit des fanatiques, soit des laquais décérébrés. Dans tous les cas... Ils méritaient de mourir. Ces types-là ne manqueront à personne.
- Va savoir, ils avaient peut-être de la famille saine d'esprit encore en vie... enfin, il valait mieux les abattre, je suis d'accord. »

Des âmes torturées par la folie qui gangrenait un peu plus ce monde chaque jour. On disait que la guerre faisait des victimes, et ce terme ne désignait pas seulement la vie humaine, mais aussi la santé mentale. Des soldats marqués à vie par les paysages horrifiques qu'ils ont laissé dans leur sillage, des orphelins – victimes collatérales qui ont vu leurs parents mourir devant leurs yeux qui ont perdu toute innocence... Et maintenant des fanatiques qui vénéraient l'entité qui a ravagé à elle seule des villes entières...

« Monde de merde... » Se répéta-il de vive voix à sa propre personne.

La préparation du repas continuait donc sur une note morose.


« Sans vouloir t'offenser... tu es tout sauf normal. Ta façon de te battre... enfin, je parle pas de ton maniement de l'épée des plus barbares mais... ce n'était pas de l'escrime standard, je me trompe ? Tu as fait appel à un pouvoir maudit, pas vrai ? »

Artamon avait réagi pendant la bataille. Ses tatouages n'étaient pas normaux, loin s'en fallait. La question était maintenant de savoir de quoi il s'agissait... enfin, si l'autre se fermait à cette question, Alan n'allait pas pousser. Déjà que l'ambiance était plutôt basse, inutile de creuser jusqu'à voir l'enfer.
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Dim 7 Oct - 15:54
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- On est d'accord.

Au sujet de ce monde qu'on pouvait aisément qualifier de "merdique", oui. Parce qu'un monde capable de "supporter" une telle charge d'âmes aussi corrompues et avilies ne méritait pas d'être décrit autrement.
Pendant la besogne, Alan était au moins aussi ravi que Burnagore de s'en être finalement rendu compte après quelques années passées à avoir fait couler le sang... et sauver des vies, de temps en temps. Pas tout le temps, en tout cas. Bon, allez ! autant le préciser tout de suite : rarement.
Burnagore poussa un soupir désabusé.
Quelques secondes de silence plus tard, entrecoupés par les bruits peu ragoûtants des joies de la cuisine en plein air, Alan s'enquit - non sans recourir à des pincettes - sur la tout-sauf-normalité du mercenaire sanguinaire. Ce dernier le regarda de biais, puis retourna déposer calmement les yeux sur son modeste travail.

- Ceux qui se battent, un fer à la main, en se fiant scrupuleusement aux usages sont les premiers à passer de vie à trépas, répondit-il, par pour autant absorbé par son travail qu'on aurait pu le croire.

Tout en parlant, l'esprit de Burnagore voyageait parmi les images morbides de nombre de ses anciennes victimes. Et Il y en avait, des exécutions originales ! Des types brûlés jusqu'à ce que mort s'ensuive, des malfrats qui se retrouvent le cerveau à l'air libre, d'autres individus décadents qui se voient délester de quelques membres au cours d'une infâme boucherie faisant malgré tout office de champ de bataille.

- Je ne partage pas non plus l'avis de ceux qui songent à toutes les douleurs que leurs adversaires peuvent endurer avant qu'il ne rendent leur dernier soupir... sauf cas exceptionnels, ajouta-il en faisant implicitement référence à sa vengeance. Quand on joue avec le feu, il faut bien se mettre en tête que les flammes n’épargnent personne. Elles sont impartiales et capricieuses, au point de s'en prendre à celui ou celle qui les a allumées si jamais le vent change de cap.

La vie elle-même en était une, de ces flammes traîtresses. Un rien peut vous la changer. Tout peut basculer d'un instant à l'autre. Une minuscule étincelle peut engendrer un incendie d'une effroyable ampleur. Ça, Burnagore l'avait appris à ses dépends. Il ne pouvait tout simplement plus voir le monde autrement qu'un univers où même le plus joli des rêves peut se transformer en véritable cauchemar.
Quand à son prétendu pouvoir maudit avancé par le courageux Alan...
L'Oiseau de Sang glissa un regard à sa main droite gantée de fer noir avant de daigner s'épancher sur le sujet :

- Jusqu'à preuve du contraire, les Marqués ont toujours été maudits, continua-t-il en levant les yeux sur son homologue. Mais il semblerait qu'effectivement, certains le sont bien plus que d'autres.

Il s'accorda une maigre pause. Non pas qu'il en avait réellement besoin, seulement qu'il n'avait plus aucune raison de se presser. Les morts ne remuaient plus. Le vent soufflait à peine. Sur les épaules du Vengeur, son linceul de mort demeurait immobile. Au repos total.

- En toute connaissance de cause, j'ai conclu un pacte avec quelqu'un de peu recommandable, avoua-t-il sans rentrer davantage dans les détails. Mais ce quelqu'un n'est pas à l'origine de mon "pouvoir maudit", comme tu dis ; il n'en est que la continuité. Ce à quoi j'ai fait appel sommeillait en moi depuis toujours, et les tournants de la vie ont fait en sorte qu'il s'éveille.

Et c'était tout. A quoi bon s'étendre sur sa fameuse vengeance ? Qu'en penserait Alan ? Il essaierait peut-être de le raisonner, ou quelque chose dans le genre ? Burnagore n'en avait cure, des leçons de morales. La morale, il devait plutôt s'atteler à  l'enterrer, sans quoi ses lames perdraient de leur tranchant.
Alors retour à l'envoyeur !

- Et toi ? répliqua stoïquement le Vengeur. J'ai rarement eu l'occasion de voir un bretteur conjurer un mur de flammes noires à l'aide de son épée. J'imagine qu'à bretteur spécial, arme spéciale ? ...Tu ne connais pas le proverbe "qui se ressemble s'assemble" ?

Ou l'art de se renvoyer la balle. Dommage que Burnagore n'était pas d'humeur à en rire.... non pas qu'il ne l'était plus jamais été depuis sa chute de la falaise.
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Alan
Alan
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Jeu 11 Oct - 20:49
Alan
L'histoire des fidèles de Death avait un peu refroidi l'ambiance. Des tarés prêts à idolatrer des tueurs en série, des monstres détruisant des communautés à eux seuls... comme si ça allait les sauver de la mort.. Les pauvres ont perdu la tête... et maintenant la vie.

Autant changer de sujet avant qu'ils ne se mettent à réciter des poèmes vantant la laideur du monde, de la société et de la vie en général. Alan attaqua donc sur le sujet qui l'intriguait : les étranges pouvoirs de Burnagore.


« Ceux qui se battent, un fer à la main, en se fiant scrupuleusement aux usages sont les premiers à passer de vie à trépas, »

Triste vérité... mais cette déclaration ne répondait pas à la question d'Alan... enfin, la question implicite : c'est quoi ce pouvoir ? Car évidemment, il ne l'a pas clairement dit. Celui-ci attendit quand même de voir si le roux allait enchaîner. Et il ne fut pas déçu.

« Je ne partage pas non plus l'avis de ceux qui songent à toutes les douleurs que leurs adversaires peuvent endurer avant qu'il ne rendent leur dernier soupir... sauf cas exceptionnels. Quand on joue avec le feu, il faut bien se mettre en tête que les flammes n’épargnent personne. Elles sont impartiales et capricieuses, au point de s'en prendre à celui ou celle qui les a allumées si jamais le vent change de cap. »

Encore une triste vérité, mais divergente par rapport à la question d'origine.

« Jusqu'à preuve du contraire, les Marqués ont toujours été maudits. Mais il semblerait qu'effectivement, certains le sont bien plus que d'autres. »

Hmmm... il y avait divergence d'opinion, là. Alan ne croyait pas en la « malédiction des Marqués »... malheureusement, il n'avait pas de contre-exemple. Il n'y avait qu'à regarder Kira et Gaël, ses pauvres enfants venus du futur. L'un est mort et l'autre a tout sacrifié pour sauver le monde... en vain, visiblement, car l'apocalypse a revêtu une forme plus meurtrière encore.

« En toute connaissance de cause, j'ai conclu un pacte avec quelqu'un de peu recommandable. Mais ce quelqu'un n'est pas à l'origine de mon "pouvoir maudit", comme tu dis ; il n'en est que la continuité. Ce à quoi j'ai fait appel sommeillait en moi depuis toujours, et les tournants de la vie ont fait en sorte qu'il s'éveille. »

... eh ben... pas rassurant pour un sou. Les Marqués avaient vraiment un tel pouvoir latent ? C'était assez effrayant. Peut-être une sorte de « mutation » de leur héritage Laguz. Ne pouvant se transformer, le pouvoir change, mais ils ne peuvent l'utiliser tel quel... enfin, tout ça n'est que théorie.

« Et toi ? J'ai rarement eu l'occasion de voir un bretteur conjurer un mur de flammes noires à l'aide de son épée. J'imagine qu'à bretteur spécial, arme spéciale ? ...Tu ne connais pas le proverbe "qui se ressemble s'assemble" ?
- Tu crois pas si bien dire... »

Il s'était attendu au retour à l'envoyeur. Alan l'avait un peu cherché... ce nétait que justice d'avoir à expliquer les phénomènes qui se sont produits au cours de la bataille.

« Cette épée est maudite, ça oui... elle dévore l'âme de ses victimes... peu importe de quel côté de la lame elle se trouve. Quand je clamserais, c'est moi qui la nourrirais. J'ai déjà donné une partie de mon âme pour pouvoir la manier. »

Cela dit... il n'avait pas cherché à acquérir ce pouvoir, à la base... enfin, pas besoin de le lui dire, il n'a pas à le savoir.

« Ce qu'on fait n'est sans doute pas moral et causera notre perte mais bon... par les temps qui courent, je pense qu'il vaut mieux avoir ce genre d'atout dans la manche, sinon on sera les prochains sur la liste des tarés qui courent ce monde... »
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